Avant: Le paysage
Les gens de l’époque n’auront guère traité exactement cette question. Car une question se pose primordialement, à savoir : dans quelle mesure les gens pensaient-ils déjà à cette époque ? Dans quelle mesure leur pensée diffère-t-elle de celle des animaux qui sont aussi dans la nécessité de survivre ?
Il est possible que les gens de l’âge de pierre qui vivaient en Bretagne aient découvert que la vie sortait de l’eau. Cette formulation précise manque bien sûr pour le moment encore d’une base solide dans ce traité.
En quoi ces personnes pensaient-elles différemment des animaux ?
Mais il faut bien garder un œil sur le fait que le stade de développement des populations de l’époque ne correspondait pas à celui de notre époque. Ils ne connaissaient ni le cuivre ni le fer. Et il faut même supposer que les gens de ces temps ancestrales ne disposaient pas encore des capacités de penser, que l’homme connait aujourd’hui. Quelle était la différence entre leur façon de penser et celle des animaux ?

D’autre part, la science de la préhistoire a établi que toute vie issue de l’eau a favorisé le développement de l’homme. Le sel, le poisson et les coquillages ont rendu la vie beaucoup plus facile pour l’homme, qui vivait à la pointe nord-ouest du continent européen. Ils trouvaient plus facilement de la nourriture au bord de la mer que les chasseurs, qui épiaient leur proie dans les forêts avec beaucoup d’efforts, de force et de ruse, et qui de cette sorte dépensaient une énergie considérable, lorsqu’ils étaient an recherche de quoi à manger.

Depuis des temps immémoriaux, l’homme utilise des pièges à poissons. Les populations ancestrales qui n’allaient pas à la chasse, économisaient beaucoup de temps et d’énergie grâce à la nasse et aussi grâce à la récolte de coquillages. Selon les scientistes, qui scrutent la période mésolithique, ces deux éléments ont permis aux populations de ces époques depuis longtemps révolues d’exprimer leurs sentiments – ou est-il déjà approprié de parler de pensée ? – par le billet de ces grandes structures en pierre.

Est-ce une idée folle de proposer, que le poisson ait aidé l’homme à ériger des pierres pour former des menhirs ! Un résumé de cette considération et des résultats de la recherche, dont je viens de citer quelques éléments, sont proposé par Wolfgang Korn dans son livre „Cultures mégalithiques en Europe“. L’auteur fournit également de précieux liens et des références de livres dans l’annexe, afin que le lecteur puisse approfondir le sujet à l’aide d’autres littératures scientifiques, après avoir terminé la lecture de l’ouvrage de Kern et ainsi de ce traité.
À cette époque préhistorique, les humains étaient exposés à de graves fluctuations météorologiques et à des sécheresses.
Une chose est sûre, cependant : l’homme d’antan a reconnu que ce qui nageait dans l’eau et ce qu’il en retirait le nourrissait. Il semblerait que les gens qui vivaient au bord de la mer étaient moins exposés aux rigueurs des saisons que ceux qui habitaient à l’intérieur des terres. Selon les chercheurs, à cette époque, les personnes qui demeuraient à l’intérieur des terres, étaient exposées d’avantage aux fluctuations météorologiques et aux sécheresses et inondations qui les accompagnaient. L’hiver transformait les régions en zones aux conditions de vie extrêmement difficiles.

La mer, en revanche, offrait régulièrement de la nourriture en forme de poissons et coquillages. Ces derniers n’étaient pas du tout méprisés par les populations logeant au bord de la mer, comme en témoignent les découvertes de montagnes de moules vides près de la côte, qui ont été entassées à l’âge de pierre. Les coquillages, faciles à saisir, ont facilité la survie, dit Korn. Pour les pêcheurs, les moules étaient comme le grain pour le fermier. A la différence que la nourriture marine n’était pas soumise aux lois des saisons et que les stocks s’avéraient plus stable que ce que la terre donnait.

Dans la région de l’actuel cite de Carnac, dans la baie de Quiberon, il devait y avoir une population importante aux temps de l’âge de pierre. De ce fait témoignent les nombreux édifices du mésolithique : tumulus, dolmens, cairns et pierres dressées. Les menhirs en position verticale offrent un net contraste avec les poissons qui nagent dans l’eau en position horizontale.
La position de nage des poissons est la même que celle des morts.
La position de nage des poissons correspond à celle des morts. Ceux-ci se trouvent également en position horizontale. L’homme, aussi longtemps qu’il vie, bat ces chemins debout, en position érigée vers le ciel. Mort, il quitte son état vertical. Il est déposé en position horizontale dans sa tombe.
L’interprétation selon laquelle les menhirs, comme un rocher qui s’élève fier, sont la contrepartie de l’image de la mort n’est pas farfelue. Debout, ils se tiennent et rayonnent au-dessus de tout qui se passe autour d’eux. Est-ce que cette constatation d’ordre symbolique est vraiment valable pour les menhirs ? Ou est-ce que les menhirs sont des effigies de certains personnages vénérables de la société d’autrefois, de chefs de tribu, de princes, princesses, dignitaires spirituels, guérisseurs ou guérisseuses ? Un geste de vénération figé dans la pierre ?

Ces tentatives d’interprétations, comme celles déjà mentionnées dans ce traité à propos du phare préhistorique des Côtes d’armor, font part du domaine de la fantaisie, qui s’envole facilement sur des ailes limpides dans toutes directions, mais qui manque d’un fondement d’argumentations précis et durable.
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